Tout juste un mois après la sortie de mon dernier livre, je découvre avec surprise son impact sur les lecteurs. Parmi les divers avis d'internautes, j'ai à coeur de vous partager celui de Gwenaëlle Persiaux, psychologue et formatrice à Lyon.
Vous trouverez également en bas de page, la video de mon interview par Sandrine Larive sur ce livre et les mécaniques de l'attachement traumatique dont il y est question.
"Attention pépite !...
Stephan Schillinger nous invite dès les premières pages à un voyage introspectif. Promesse réussie. Belle descente dans nos parts blessées. Gratitude
Son livre, dont le titre a forcément aiguisé ma curiosité, est le témoignage bouleversant d'un processus alchimique de guérison, par le courage de la vulnérabilité avant tout.
Sa plongée, pores tous ouverts, dans une histoire amoureuse fusionnelle, contenant les graines de l'autodestruction ET celles de la transmutation réparatrice, parlera à ceux et celles ayant connu les les abysses du lien.
Par l'écriture, cette mise en sens qui m'est si chère personnellement, l'auteur sublime l'insupportable.
Et nous rappelle que toutes nos relations ne sont là que pour provoquer en nous les contractions nécessaires à l'accouchement de nous-même.
Que pour ça.
La danse des parts insécures - évitante, anxieuse, désorganisée - aux côtés du socle sécure est extrêmement bien narrée :
"Une strate de l'inconscient a été contacté ne peut plus être ignorée. Il régnait un monstre, un Léviathan, nageant dans un sombre océan inflammable. Il est dit que guérir c'est touché avec de l'amour ce qui a été touché avec de la peur."
Bravo pour cette description vibrante de ce qu'est l'emprise :
"C'est là à ce moment précis de calme et de béatitude amniotique [...] qu'ourdit sournoisement une asphyxie programmée, sous les injonctions contradictoires de cette personne déifiée. On reconnaît cette lente putréfaction à ses voiles qui enserrent le cœur jusqu'à le rendre imperméable à toute estime de soi, perdu dans un espace transactionnel, où vous laissez tout ce que vous êtes pour obtenir les dernières miettes du pain sacré que l'être aimé vous enlève quotidiennement de la bouche, pour se nourrir de votre faim."
Et celle de l'instinct de vie qui sauve :
"Et soudain une phrase me parvient "d'en haut", d'un endroit que les gens s'imaginent d'être si haut et qui pourtant se situe à quelques centimètres au-dessus du cœur, comme une antenne invisible, perméable au murmures d'un autre monde où l'on me voudrait du bien... Une phrase qui éclaire mon monde comme une bougie : "Barre-toi !""
Toute personne ayant vécu des liens d'attachement désorganisants avec ses parents se sentira (enfin) vue et comprise en lisant ce livre, ainsi que portée vers une issue. Stephan Schillinger nous témoigne ici de cette impulsion viscérale de revivre des expériences toxiques à l'âge adulte pour vivre, guidé par la "frénésie de vivre", une expérience correctrice de libération, par soi-même et de soi-même : "M'offrant l'expérience d'une chute vertigineuse à venir, sans la moindre conscience de la transmutation qui m'attend."
Quelle leçon d'espoir !
La transmutation ne se fait ni dans la rapidité ni dans la douceur. L'auteur nous emmène dans ses monologues intérieurs, d'obsessions en crises d'angoisse, de reviviscences intrusives en pleurs à s'en casser les côtes. Sombre descente, "déflagrations traumatiques". Et c'est précisement là où je trouve que ce livre est le plus précieux. Il est presque un guide de compréhension et de chemin de rémission, non théorique mais vibrant de vécu, des attachements traumatiques à l'âge adulte, en écho à ceux du passé.
Les racines de ce cataclysme - environnement hautement insécure chez les deux protagonistes du drame - sont aussi décrites, sans détail superflu, apportant ainsi quelques couches psychoéducatives supplémentaires.
J'aurais encore tant à dire sur ce livre dont chacune des 74 pages mérite une double voir triple lecture, notamment sur les liens avec la spiritualité vivante, mais je vous laisse le découvrir par vous-même." — Gwenaelle Persiaux.
Comentarios