J'ai eu l'honneur de préfacer le dernier livre de Nicolas Dumont :
Nicolas Dumont est psychologue clinicien, psychothérapeute transpersonnel, et praticien en chamanisme, en individuel et en groupe. Il assure la formation et de la supervision et de psychothérapeutes utilisant la transe et d'hypnothérapeutes dans une perspective transpersonnelle.
Quoi de plus représentatif de mon avis sur ce livre, que de vous livrer justement cette préface, en avant-goût de cet ouvrage.
PREFACE POUR LE LIVRE NICOLAS DUMONT :
l’Hypnose Ericksonienne Transpersonnelle
"Le plus long voyage du monde fait cinquante centimètres, il va de la tête au coeur. C’est à dire du moi au Soi. Cette dernière proposition, ouvre le champ de la non-localité. Si le moi pouvait être localisé ici, dans notre corps que nous croyons être le centre de notre conscience, le Soi ne se laisse quant à lui pas aussi bien appréhender par cette structure limitée, qui tend à classer, nommer, situer, conceptualiser. Il est non-local.
Ce voyage du moi au Soi, implique de quitter un endroit, d’abandonner ne serait-ce qu’un instant l’idée que nous ne soyons, et que le monde ne soit « que cela ».
Si nous tentions l’esquisse d’une psychanalyse de l’humanité, nous verrions la création de sa structure identitaire sous le poids de grands traumatismes civilisationnels. Menant à quatre comportements traumatiques principaux que sont : la domination, l’accumulation, le conformisme et le matérialisme.
Ils sont à la source d’une rupture progressive avec ce que nous pourrions appeler le vivant, la nature, le sacré, le transcendant. Ces dimensions ont été délaissées au profit d’un obscurantisme, d’abord religieux, puis scientiste, qui au cours de notre histoire ira jusqu’à en criminaliser les voies d’accès direct, entraînant ainsi le monde vers son état actuel, symptôme de la dé-spiritualisation et de la pathologisation des états élargis de conscience.
Sur ce spectre qui s’étend de l’esprit à la matière, dont l’humain est le point d’intersection, nous trouvons donc les deux extrémités pathogènes. D’un côté dogmatisme religieux rejetant toute forme de rationalité scientifique, et de l’autre le scientisme et le matérialisme scientifique, devenant une « religion sans nom » dont la politique et la presse se font le clergé, friand d’ordalies médiatiques.
L’énantiodromie de tout système appelle l’humanité à un retour nécessaire vers un juste équilibre entre ces polarités constitutive du plan de réalité dans lequel notre espèce évolue, titubant, et percutant dans sa déambulation ses colocataires plus anciens.
Ce mouvement nécessaire peut être vu d'une manière beaucoup plus profonde : un véritable sursaut organique et réflexe de survie, réaction spirituelle d’une espèce qui l'effondrement catastrophique auquel elle est confrontée, et l'urgence d’un système au bord du gouffre mettant en danger toute une biosphère. Présentée parfois comme une renaissance archaïque ou psychédélique je la présente comme l'une des dernières convulsions d'un organisme collectif mourant, appelant à l’aide cette nature dont elle s’est isolée, et son infinie intelligence.
Ce réveil se fait sentir dans tous les domaines jusque dans le milieu scientifique où la position matérialiste et scientiste multiplie postures suspicieusement défensives à l’égard du post-matérialisme scientifique, seul horizon lumineux de la science et de l’humanité.
Aux confins du champ psychothérapeutique, cet horizon dessine le contour du mouvement transpersonnel — que j’aime considérer comme un changement de paradigme de la même ampleur que la redécouverte de l’héliocentrisme après des siècles d’oubli dogmatique et d’obscurantisme.
Nicolas Dumont en est l’un des acteurs francophones majeur, véritable artisan du changement de paradigme qui s’annonce, explorant avec profondeur et une rigueur peu communes, les sujets de l’hypnose (dont il est un des plus grands spécialistes français), de la transe, du chamanisme.
Citant abondamment nos prédécesseurs sur ce chemin qui nous mène à la pleine réintégration de notre dimension spirituelle, cet ouvrage deviendra je le souhaite un incontournable du paysage francophone — potentiellement fondateur — sur le chemin de celui qui souhaite entreprendre ce chemin vers le Soi, ce grand retournement qui nous attend, en explorant la dimension spirituelle de l’existence, avec sincérité, présence et conscience.
Nicolas Dumont, est de ceux qui me font sentir que l’amitié ne prend pas seulement forme dans des relations qui durent de longues années, mais dans une reconnaissance intuitive, presque cellulaire, d’un être qui non seulement voit le même monde que vous, mais surtout, et c’est bien plus rare, l’incarne avec authenticité et congruence.
Mon ami Nicolas signe un ouvrage d’une densité remarquable qui rend une place centrale aux états modifies de conscience qu’il présente non seulement comme une dimension inhérente et indissociable du vivant mais comme un accélérateur évolutif."
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