Je me détourne du chemin matérialiste pour explorer le moins emprunté, spirituel, qui se faufile dans une dense végétation.
J’embrasse les contraires, je transcende les notions de bien et de mal, et décide de visiter mon ombre et d’entamer le dialogue avec mes démons.
Je comprends que la douleur est inévitable mais que la porter dans le temps et en souffrir est un choix qui m’appartient.
Je me libère des attentes d’autrui et transmute les miennes en gratitude, j’aime, j’apprends, je découvre, et j’en partage les fruits sans attente.
Je reconnais le caractère temporaire et illusoire de cette existence et accepte que toute réalité est relative.
J’explore les lois universelles qui régissent cette existence, et en tournant mon regard vers l’intérieur plutôt qu’être avide d’extérieur.
Je renonce aux idéologies et religions au profit de la voie de l’expérience directe plutôt qu’aux arides chemins de spéculation.
Je renonce aux dépendances, affectives et physiologiques et j’utilise avec modération et respect les cadeaux de la nature en tant qu’outils d’approfondissement de la conscience plutôt qu’échappatoires.
Je reconnais l’utilité de l’ego mais abandonne ses convoitises et declare vouloir le pacifier, en me dissociant de ses gesticulations, en renonçant au culte de l’apparence.
Je comprends l’unicité de tout le Vivant comme une seule et même conscience dont nous sommes à la fois les fenêtres et les miroirs.
J’accepte avec sourire de n’être que de passage, d’être bien plus que mon corps périssable, et de regarder la mort comme un simple changement d’état.
- Curieux Hasard / Stephan Schillinger ©️ / Instagram : @paruncurieuxhasard / Extrait du livre "Par un Curieux Hasard - Tome II"
(Illustration : Aykut Aydogdu)
